Le 29 mai dernier (2024), la Radio-Télévision Congolaise (RTNC) annonçait la sortie du 4 ème gouvernement sous la présidence de Félix Antoine TSHISEKEDI, le premier de son deuxième quinquennat après une longue attente et diverses tractations de l’espace politique congolais depuis sa réélection à la tête de la RDC, le 20 décembre 2023.
Bien avant cette publication du gouvernement, ce qui passait pour être un « poisson d’avril » du 1 er avril 2024, était plutôt une réalité : le pays découvrait « sa première » Première-Ministre. Cette nouvelle accueillie diversement dans l’opinion publique, venait taire plusieurs sondages et spéculations de tout genre. Si pour les uns, cette nomination était un «non-événement» car estimant que du fait de l’omniprésence du président de la république dans la gestion de la RES Publica, le poste du Premier Ministre sous Félix Antoine Tshisekedi, est un simple poste protocolaire où les 2 précédents locataires de la primature (Sylvestre Ilunga et Sama Lukonde) se sont comportés en « femmes » dans leurs gouvernances en total décalage avec par exemple les gouvernances de Matata Ponyo ou du père de l’actuel président de la République, le feu Etienne Tshisekedi dont on se souvient pour la rigueur et la discipline caractéristiques. Par contre pour les autres et plus particulièrement pour les femmes Congolaises, la nomination d’une femme à la tête de l’exécutif congolais composé de 54 membres dont 17 autres femmes, un peu plus que par le passé bien que respectant la barre de 30% , a été salué et qualifié d’un tournant historique pour le pays. La RDC dont les gouvernements respectifs depuis son accession à l’indépendance il y a 64 ans, ont été dirigé tous par des hommes, est atteinte d’une maladie dont le remède se fait attendre. Est-ce cette analyse qui a prévalu dans la nomination de la première Première-Ministre en RDC ? Est-ce un simple geste de politique populiste visant à gratifier et dresser l’électorat féminin face à d’autres enjeux comme un « trompe- l’œil » ? L’avenir nous fera l’autopsie de l’actuelle féminisation de l’espace politique historique.
Peu et importe le mobile de cette féminisation de la politique congolaise par son artisan, une chose est évidente : plus qu’un symbole, c’est une autre page de l’histoire de la femme congolaise qui commence à s’écrire désormais sur du positif quand on sait que l’image de la femme congolaise est teintée d’abus divers et reléguée pour la grande majorité au dénigrement et mauvaise posture pour diverses raisons socio-culturelles. L’ère de la femme congolaise avec Judith SUMINWA, grâce à ce que les femmes conquises attribuent comme preuve de la masculinité positive du Président FATSHI, inaugure à en croire un lendemain autre de la femme congolaise qui se veut digne et libérateur du Congo malade ayant connu toutes les phases : une longue incubation asymptomatique, une période d’état épuisante, un début de convalescence ponctué parfois des rechutes et remissions avec un besoin ultime de guérison qui tarde.
Il faut dire que même SUMINWA à l’instar de ses prédécesseurs, n’aura pas tous les moyens de ses désirs à vouloir inventer une nouvelle roue, sa position est un acquis historique.
La femme de l’ère SUMINWA n’est plus la même. Il est à ce point souhaitable que cette femme émerge partout dans le Congo et pourquoi ne pas en créer pour une « autre expérience à tenter dans la gestion du Congo malade».
Doté d’innombrables capacités naturelles de la protection et de l’éducation, la femme sait relever les défis humains qui s’imposent à elle pour mettre à la disposition de la société, les fruits de ses entrailles aptes avec les moyens en sa présence.
Et face à la déception généralisée de la gestion du Congo indépendant par les seuls « Messieurs les hommes », la féminisation de l’espace politique est attendue au tournant et c’est à cela que Judith SUMINWA doit tout le temps, se remettre en question durant sa primature pour marquer à jamais d’une lettre d’or son passage historique à la tête de l’exécutif congolais. A côté d’Elle, c’est aussi toutes ces femmes qui sont nommées avec un score d’un peu plus de 30% des normes onusiennes de participation féminine au gouvernement national mais aussi qui seront nommées dans les gouvernements provinciaux à tenir le cap à la hauteur de leurs taches. Ainsi par exemple l’actuelle diplomatie congolaise toute féminine (Ministre, Vice- Ministre, Ministre Déléguée) sous SUMINWA pourrait changer l’image du Congo à l’extérieur pour faire du Congo véritablement une nation respectable. L’éducation nationale, domaine naturel de la matrice maternelle, déverserait sur le marché social, un nouveau type de congolais, sensible aux questions du progrès du Congo…
S’il s’avère un problème de référence pour cette première expérience de la gestion congolaise au féminin, une invitation pour toutes ces braves nominées et celles à venir à se rappeler de la Libériane Helene Johnson, de la Centrafricaine Cathérine Samba-Panza, ou de l’actuelle Présidente Tanzanienne Samia Suluhu. Une autre figure aussi inspiratrice est la femme de science, politique et activiste écologique Kenyane Wangari Maathai (1940-2011) née biologiquement à la même date que celle de la nomination de SUMINWA (le 1 er avril), le Kenya doit une certaine honneur à l’échiquier international par le fait de cette femme au cœur vert.
